Musée des Beaux-Arts
(département : Loiret)
Rénovation des salles du 2e étage (16e-17e)
Ce musée (au nord de la cathédrale) figure parmi les plus riches et les plus anciens musées français (créé en 1797). Sa collection permanente, qui couvre la création artistique du XVe au XXe siècle, présente un ensemble exceptionnel de peintures italiennes, flamandes et hollandaises, ainsi qu'un important fonds d'œuvres françaises des XVIIe et XVIIIe siècles dont un remarquable cabinet des pastels. Outre 2 000 peintures et 400 sculptures, le musée possède une collection de 10 000 dessins et 50 000 estampes, la deuxième de France après le Louvre.
Après le Musée du Louvre, le Musée des Beaux Arts d'Orléans conserve la plus exceptionnelle et la plus variée des collections de pastels réunis en France (malheureusement toutes les œuvres ne sont pas exposées).
Récemment, le deuxième étage consacré aux XVIe et XVIIe siècles a été entièrement rénové(inauguration le vendredi 16 septembre 2016). Un accrochage plus dense, de nombreuses œuvres sorties des réserves, les murs repeints de couleurs modernes en fonction des écoles ou des époques, un éclairage soigné, des cartels originaux très complets. De plus, le parcours a été repensé ; il est très structuré. Le résultat est spectaculaire et magnifique. L’équipe du musée a fait un travail de grande qualité en très peu de temps.
Je ne résiste pas au plaisir de reproduire des extraits d’un texte de M. Didier Rykner, directeur de « La Tribune de l’Art », annonçant la « métamorphose » du musée d’Orléans depuis l’arrivée de Mme Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans :
Après une brillante période sous la direction d’Eric Moinet (qui avait notamment redécouvert, restauré et mis en valeur de nombreuses œuvres), puis la succession trop brève d’Annick Notter qui avait poursuivi sa politique, le musée s’était enfoncé depuis 2006 dans une longue éclipse. Après les grandes expositions déjà planifiées (Michel Corneille, les dessins du XIXe siècle du musée et Henri de Triqueti), celles-ci se firent très rares, à l’exception de celle organisée en collaboration avec Tours et Richelieu, sur le château de Richelieu. Des acquisitions rares à l’exception du don d’une peinture de Jean-Baptiste Perronneau, et du legs d’un pastel de Maurice Quentin de La Tour. Et, plus grave encore, la mise en réserves d’une grande partie des collections dont des œuvres majeures. Il s’agissait d’ailleurs de casser tout ce qui avait été fait du temps d’Eric Moinet : le remarquable catalogue de l’exposition « Les Maîtres retrouvés » a été impitoyablement pilonné, et est désormais introuvable !
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Le recrutement par le nouveau maire, Olivier Carré, d’Olivia Voisin comme directrice des musées d’Orléans a été à l’origine de grands changements. En moins d’un an, avec le plein soutien de la municipalité, elle a réussi une transformation incroyable. Elle n’était pas encore en poste qu’elle faisait déjà acheter un tableau romantique ; depuis, les acquisitions n’ont pas cessé, et ne se sont pas cantonné, loin de là, à cette période dont elle est spécialiste. Sept panneaux peints pour Richelieu, un tableau d’Henri Decaisne, plusieurs œuvres de Boutet de Monvel, dont un très grand format qui sera installé dans l’entrée du musée, un portrait au pastel d’Aignan-Thomas Desfriches par Jean-Baptiste Perronneau (préempté à Drouot), et qui sera bientôt suivi des deux autres qui l’accompagnaient dans la même famille… Pour lire l'article intégral de Didier Rykner
Orléanais d’adoption, j’attendais depuis longtemps le formidable et admirable travail qui a été accompli. Quel plaisir de parcourir ces nouvelles salles ! Une totale réussite.
La rénovation du premier étage (17e-19e) est prévue en 2017.
Dans le hall d'entrée
Jean-Jacques Sherrer (1855-1916) : Entrée triomphale de Jeanne d'Arc à Orléans. (1887) Grande et célèbre composition qui a illustré de nombreux livres d'histoire. Le peintre a représenté la rue de Bourgogne sinueuse, alors qu'elle est rectiligne puisqu'elle suit le tracé de l'ancien decumanus de la ville gallo-romaine.
Lanson Alfred-Désiré (1851-98) : Jason après la conquête de la Toison d’Or. Bronze
Deuxième étage
Salle 1 – Entre Moyen Age et Renaissance
Ec. allemande (1ère moitié XVIe) : St Georges terrassant le dragon. Le saint à cheval, brandit son épée, sa lance brisée est sur le sol. Un ange tient un casque au-dessus de la tête du saint. Le panneau a été coupé ; le dragon a disparu. (à droite)
Marinus Claeszon van Reymerswaele(1493-1567) : St Jérôme dans son oratoire. Ex-Collection Campana Magnifique vanité, très complexe. Il existe une dizaine de versions de St Jérôme. Deux versions sont proches de celle-ci, à Douai et au Prado. Belle nature morte sur l'étagère ; sur la table, boîte à bésicles, et étui à plume d'oie.
Jérôme a traduit la Bible en latin (à partir de textes hébreux ou grecs) au 4es., "la Vulgate". Il regarde le spectateur en désignant un crâne : notre destinée commune. Omniprésence de la mort : le crâne, la bougie éteinte, texte au dos du livre : "omnes morimur et quasi aquae dilabimur in terram quae non revensentur" - "Il nous faut mourir et nous serons comme des eaux répandues à terre qui ne se rassemblent plus" (2e livre de Samuel, chap. 14).
Le vieil homme est lui-même proche de la mort. Le crucifix, et la Bible ouverte à la page du jugement dernier, la boite à hosties (pyxide), rappellent la nécessité pour chaque homme de racheter ses péchés par la pratique des vertus chrétiennes (Christ rédempteur).
Anonyme (fin 14e) : Vierge allaitant l'Enfant. Marbre
Ec. flamande, Anonyme (fin XVe) : Annonciation. Composition typique de la peinture flamande de cette époque. Scène de la « Visitation » à l’arrière-plan. Œuvre la plus ancienne du musée, huile/bois de chêne.
Salle 2 – La renaissance dans les anciens Pays-Bas
Bartholomeus Bruyn le vieux (entourage)(1493-1555) : Adoration des Mages. La colonne centrale sépare le monde divin (à droite), et le monde profane (à gauche)
D’après Maarten van Heemskerck (1478-1574) : La Forge de Vulcain. Sur la droite de la composition, Vulcain surprend Vénus, son épouse, dans les bras de Mars. Il les enferme dans un filet devant les dieux de l’Olympe qui se moquent du couple adultère.
D’après Martin de Vos : Eliezer et Rébecca à la Fontaine (à droite) Joris van Schooten (1587-1651) : Portrait de Femme de la famille de Warmond à l'âge de 31 ans (c. 1610) D’après Martin de Vos : Erichthonios découvert par les Filles de Cécrops
Otto van Veen (1556-1629) : La victoire de Scipion sur Hannibal à la Bataille de Zama. (dernière bataille d’Hannibal, à 150 km au sud-ouest de Carthage (Numidie), automne 202 avt J.-C.) Scène nocturne ; contre jour, plusieurs sources de lumière. Otto van Veen : La Madeleine en Pleurs
Jacob de Backer (atel.)(1560-91) : La Libération de St Pierre. Le soldat de droite inspiré de la sculpture de Michel-Ange représentant Laurent de Médicis sur son tombeau (Florence).
Maarten Pepijn (1575-1642) : Christ aux Liens. Jésus, assis dans une prison, poignets liés, tient un roseau. (le roseau est un symbole royal dérisoire)
Salle 3 – Regard sur le paysage au XVIe siècle
David II Teniers : Le Repos pendant la Fuite en Egypte (1656)
Giovanni Andrea Donducci : Festin Champêtre (c. 1611)
Anonyme Italie (17e) : 2 petits panneaux ; huiles sur calcédoine.
-La Coupe de Joseph découverte par son majordome dans le sac de Benjamin
-L’Armée de Pharaon engloutie par la Mer Rouge (en bas)
Attr. à Tobias Verhaecht : Scène de la vie érémétique
Joos II de Momper (1564-1635) (paysage) - Jan I Brueghel (1568-1625) (figures) : Paysage d'hiver.
Izaack van Oosten (1613-61) : Des voleurs attaquent un convoi de voyageurs (1650) Jan I Brueghel, dit de Velours (atelier) (guirlandes et animaux) - Hendrick van Balen (figures) : La Vierge et l'enfant, Ste Elisabeth et St Jean Baptiste dans un paysage. Il est probable que la femme de droite est plutôt Ste Anne, étant donné qu'elle se trouve derrière Marie. Jean présente une grappe de raisins à Jésus. Au premier plan, une nature morte de fruits ; un petit singe saisit des grains de raisin. Guirlande de fleurs, symboliquement chargées.
Salle 4 – La Renaissance en Italie Attr. à Marco Sammicheli (16e) : Vierge à l’Enfant bénissant St Jean-Baptiste présenté par un Ange. Marbre
Annibale Carracci (1560-1609) : L'Adoration des Bergers. Très belle composition. Beau raccourci du jeune berger vu de dos, à gauche (utilisé par Mattia Preti dans une "lunette" de la co-cathédrale de La Valette).
Orazio Samacchini (1532-77) : Adoration des Bergers (c. 1570)
Paolo di Bernardino del Signoraccio, dit Fra Paolino da Pistoia : Vierge à l’Enfant. Ex-collection Campana
Pietro Negroni (XVIe) : Vierge à l'enfant en trône, avec St André et St Jacques. St André (pêcheur) se reconnaît à sa croix en forme de "X", et aux poissons qui se trouvent à ses pieds ; St Jacques s'appuie sur un bâton de pèlerin.
Girolamo del Pacchia (1477-1533) : Vierge à l'enfant, St Joseph et Ste Catherine de Sienne. Ex collection du marquis Giovanni Pietro Campana (1808-80).
(Deux autres œuvres en provenance de la même collection).
Baccio Bandinelli (1488-1560) : Flagellation. Bas-relief en marbre. Rival de Michel-Ange. Provient de la chapelle du château de Dampierre-en-Burly. Reconnu comme une œuvre offerte par Charles Quint (Charles V d’Espagne) au pape Clément VII, après le sac de Rome de 1527, pour le consoler. On ne sait pas comment cette œuvre est parvenue à Dampierre. Cette attribution s’appuie sur une série de dessins préparatoires lui revenant de manière indubitable, et sur un témoignage de Vasari : lors de la rencontre de Clément VII avec Charles Quint à Bologne, entre décembre 1532 et février 1533, Bandinelli avait offert au pape « un Christ à la colonne, battu par deux hommes, très bien sculpté en demi-relief ». L’iconographie, très finement choisie, fait écho à la « Passion moderne » du pape, en analogie à celle du Christ : Clément VII avait été humilié par les mercenaires allemands de l’armée de l’Empereur lors du sac de Rome en 1527, de même que la dignité du Christ avait été bafouée par ses bourreaux. Le cadeau de l’artiste au pape Médicis, rempli de sous-entendus flatteurs, était aussi un moyen de se mettre à sa disposition en rivalisant avec l’art de Michel-Ange qui travaillait pour lui à Rome. Il utilise des modèles antiques comme le Laocoon, exhumé en 1506, et dont il avait réalisé une copie. Bonifacio de Pitati : Le Christ bénissant entre la Vierge et St Marc (c. 1530). Ex-collection Campana Antonio Allegri, dit il Correggio (Correggio, près de Parme 1489-1534) : Vierge à l'enfant, St Joseph (à droite), et St Jean-Baptiste enfant (vers 1822). Œuvre de jeunesse (sur peuplier), encore influencé par Raphaël. Pendant le repos de la sainte famille, épisode tiré des évangiles apocryphes. Jean (à gauche) tient une croix ; la Vierge regarde la croix. Collection du roi Charles 1er d’Angleterre (jusqu’en 1649 – le roi est décapité sur ordre de Cromwell, ses collections vendues), puis acquis par le banquier et marchand d’art Everhard Jabach, et entre en 1662 dans la collection de Louis XIV. Dès la fin du XVIIe s (inventaire de Le Brun, 1683), l’attribution est mise en doute. Dépôt du musée du Louvre en 1872. Attribution certaine à Correggio en 1920-24 et 1950 (Longhi). (autre version dans les collections royales de Hampton Court)
Salle 5 – Un cabinet d’amateur autour de 1600 Anonyme flamand (17e) : Portrait d’Homme (c. 1600)
François de Nome, dit Monsu Desiderio(1593-1650) : Rue bordée de palais. Bélisaire, général romain (5e s.), reconnu par un soldat (au centre ?). Sous Justinien, il sauve l'Empire par de brillantes victoires contre les Perses, les Vandale, les Ostrogoths, mais échoue à défendre Rome. Influencé par sa femme Antonine, il se livre à des intrigues de palais, est plusieurs fois disgracié, mais meurt, semble-t-il paisiblement.
Un récit byzantin du XIVe s. a fait de lui un héros de légende. Disgracié à la suite des calomnies de l'impératrice Théodora, dont il a méprisé les avances, il revient à la cour aveugle, mendiant sa pitance. Un jeune soldat, Tibère, le reconnaît. Justinien prie des familles de paysans de secourir le vieillard (p. 59).
AnonymeFrance (17e) : Vanité. Très belle. Un crâne, un sablier renversé, une montre fermée, une bougie éteinte, des livres, posés sur un dessus de meuble en marbre, fêlé. Juste d’Egmont : Dunois secourant la ville d’Orléans avec l’aide de Jeanne d’Arc (c. 1640)
Ec. française (vers 1630) : Composition allégorique hermétique. Autrefois attribuée à Deruet. Très curieux, complexe, et ésotérique entraînant des difficultés d'interprétation. Au premier plan, quatre héros de l'antiquité (tenant chacun un écu) entourent une femme : Au centre, une femme (Diane ?) ayant à la main, un arc, un bouclier orné d’un lion (rappelle le courage et la force de la déesse), et un javelot. Autour d’elle, quatre chevaliers : le premier porte un cimeterre, et un écu orné d’une tête de Méduse ; le second, une lance et sur son écu, un tison enflammé ; le troisième porte une massue, et un écu orné d’un scorpion ; le quatrième une lance, et sur son écu, un dragon. Selon quelques uns, ces 4 figures seraient, Persée, Méléagre, Hercule (ou Orion) et Cadmus.
Persée vainquit Méduse – Méléagre, qui libéra les campagnes de Calydon du monstrueux sanglier envoyé par Diane pour punir Oenée de l’avoir négligée dans ses sacrifices, se reconnaît au tison qui orne son écu ; un oracle avait en effet prédit à Althée, sa mère, que celui-ci vivrait le temps qu’il faudrait à un morceau de bois, qui se trouvait dans son foyer, pour se consumer.
Ce groupe semble bien confirmer l’orientation cynégétique du sujet.
Mais le personnage supérieur reste non identifié. Les deux cavaliers à l’arrière-plan sont Castor et Pollux.
Signification générale : de grands héros aspirant à de belles conquêtes, ne craignant pas de combattre les plus redoutables monstres, ni de forcer les plus admirables secrets (la figure hermétique assise sur sa chimère), seront eux-mêmes, un jour, les gardiens du sanctuaire (le jardin clos par la forêt).
Germain Pilon : Buste funéraire de Jean de Morvillier (1579). Bronze François Quesnel (1637-99) : Vierge de Pitié entre Jeanne d’Arc et Charles VII en prière
Anonyme (2eécole de Fontainebleau) : Le Triomphe de Henri IV. Cette peinture recouvre une peinture d'une femme, probablement Catherine de Bourbon, sœur du roi (observé par radiographie). Sur la peinture actuelle, les personnages nus avaient été habillés à l'époque de Mme de Maintenon ; et déshabillés lors de la précédente restauration (1954). Le roi est représenté sur un char, couronné par la Victoire. Devant, la Renommée sonne de la trompette. Aux pieds du roi sont assises trois vertus théologales : la Foi (la croix), L’Espérance (l’ancre) et la Charité (les enfants) ; et trois vertus cardinales : la Justice (l'épée), la Force (la Colonne) et la Tempérance maîtrise les chevaux qui tirent le char. Une vertu cardinale n'est pas représentée : La Prudence...
A l'arrière du char sont représentés les 7 arts libéraux : la Musique, la Géométrie, l'Astronomie, l'Arithmétique, la Logique, la Rhétorique, et la Grammaire. Les mauvaises passions sont renversées et écrasées par le char royal.
Michel II Bourdin : Buste funéraire de Pierre Fougeu d’Escures. Marbre
Entourage de François Quesnel (1543-1616) : Portrait présumé d’Isabelle Juvénal des Ursins (1606)
Jeune veuve d’un gouverneur de Meung-sur-Loire. Harmonie de blanc et noir, visage porcelainé. Très délicat et très beau.
Jan II Brueghel (1601-78) : L'embarquement des animaux de l'arche de Noé. (c. 1615). D’autres versions à Bruxelles - Getty, L.A.)
Salle 6 – L’Italie au 17e– peintres caravagesques
Carlo Maratta(atel.) (1625-1713) : Vierge à l'Enfant avec St J-Baptiste et 2 Anges
Ec. lombarde (17e) : La Résurrection de Lazare. Lazare au centre, belle anatomie masculine en pleine lumière ; Jésus est rejeté sur le côté gauche de la composition. Etonnant. (à gauche) Giovanni Francesco Romanelli (1610-62) : Vierge à l’enfant apparaissant à St Charles Borromée (centre, en haut)
Giovanni Benedetto Castiglione : Vierge à l’Enfant (centre, en bas)
Ec. italienne -Bologne (17e) : Ste Cécile concertant avec les Anges. Référence au « Concert » de Caravage. (à droite)
Antonio de Bellis (1630-60) : St Sébastien évanoui. Belle composition Michel Gobin : Jeune Chantre lisant à la lueur d’une Chandelle (1681)
Lubin Baugin (1612-63) : Déploration du Christ par les anges. Superbe, chef-d’œuvre du peintre. Je pense que l’artiste s’est inspiré d’un très beau dessin de Michel-Ange qui se trouve dans les collections du Louvre (achat de Louis XIV) : même position du torse, mais inversé D-G.
Georges de La Tour (d'après) : St Sébastien soigné par Irène à la Lanterne. La meilleure copie d’atelier connue d’un tableau disparu. Pieter van Mol (1599-1650): Diogène cherchant l’Homme (1620-30). La scène est éclairée par une lanterne.
Mattia Preti (1613 - La Valette 99) : St Paul et St Antoine, ermites dans le désert. Apprenant qu’un autre ermite habite le désert, Antoine guidé par un satyre et un centaure, découvre sa cabane. Paul lui refuse sa porte, puis cède à son insistance, l’accueille et converse avec lui. A l’heure du repas, un corbeau apporte un pain double – depuis soixante ans, c’est lui qui pourvoit à la subsistance de Paul. Clair obscur très contrasté. Composition en zig-zag des taches de lumières.
Gerard Seghers (1591-1651) : Judith brandissant la tête d'Holopherne.
Guido Reni (Atel.) : Ste Madeleine pénitente
Guido Reni (1575-1642) : David tenant la tête de Goliath. L'oeil du spectateur ne peut qu'être attiré par la somptueuse plume qui orne son chapeau. Autre version au Louvre. Anonyme Lombardie (17e) : Ste Madeleine pénitente et 2 Anges
Salle 7 –Velàzquez et le naturalisme en Europe au 17e siècle
Diego Rodriguez de Silva y Velàzquez (1599-1660) : L’Apôtre St Thomas. Œuvre de jeunesse (vers 1619-20, il avait 20-21 ans). Acquis en 1835. Etait attribué à Murillo. Roberto Longhi l’attribue à Velàzquez en 1920. (Seulement 2 originaux (certains) en France Orléans et Rouen). Il vivait à Séville (n’était pas encore allé à la cour de Madrid), œuvre marquée par la peinture caravagesque (violent clair obscur, réalisme populaire du saint). Porte l’instrument de son martyr, la lance fait aussi allusion à son incrédulité qui l’a conduit à sonder la plaie de Jésus (due au coup de lance). L’autre apôtre connu de la série se trouve au musée de Barcelone : « St Paul » (moins beau). Deux apôtres d’un ensemble complet ?
Girolamo Legi : Cuisinier entouré de Volailles, Gibiers et Ustensiles de Cuisine
Flaminio Torre : St François d’Assise en extase
Caspar Netscher (1639-84) : Jeune Ramoneur buvant près d'un puits. Il boit l’eau que verse une femme dans le revers de son chapeau. Karel van der Pluym (1625-72) : Vieille femme lisant. Portrait présumé d'Elisabeth van Leeuwen, femme d'un frère de Rembrandt.
Adriaen Rombouts : Toilette des Enfants dans un intérieur rustique (1682)
Hyéronymus Galle le vieux (1625-80) : Nature morte au Gibier et légumes sur le sol d’une Cuisine Anonyme (17e) : Tête de vieille Femme au Turban
Salomon de Bray (1597-1664) : Jeune paysanne (c. 1635). Un peu dépoitraillée.
Matthys Naiveu (1647-1721) : Femme mangeant avec son Chien
Antoon van Dyck (1599-1641) : Tête de vieil homme barbu. Esquisse pour "Abraham et Isaac" (Prague). Faisait partie de la collection Paul Fourché.
Salle 8 – Le siècle d’Or en Flandre et en Hollande
Thomas Willeboirts, dit Bosschaert : Allégorie de l’Amour
Hendrick de Clerck : Diane et Apollon assistant à une ronde d’Enfants menés par Amour
Gerard Hoet le Vieux (1648-1733) : Jeune homme jouant de la Flûte. Petit format. Joli.
Dirck Wijntrack : Chien pissant
Johann Ulrich Mayr (1630-1704) : Portrait d'un jeune Homme. Clair obscur.
Pieter Cornelisz van Soest (1640-67) : Combat naval des quatre jours, du 1er au 4 juin 1666. (en haut)
Lucas II Franchoys (1616-81) : Portrait d’Homme (à droite)
Lambert Doomer (1624-1700) : Portrait de François Wijnants et d’Alida Essingle, en Elquanah et Anne venant recevoir la bénédiction d’Eli.
Ancien titre : Anne présentant au prêtre Héli, son fils Samuel ; portrait présumé de la famille François Wynants van Beweste et d'Elida Essing. (p. 39)
Anne la prophétesse, a salué en Jésus (à sa naissance) le Messie annoncé par les prophètes. Epouse stérile d’Elcana, elle avait fait vœu de consacrer son fils au service divin s’il lui en venait un (Samuel). Le Grand prêtre porte un costume traditionnel historiquement exact, mais les membres de la famille Wynants (Françoys Wynants était un apothicaire d’Amsterdam) ont des costumes contemporains. La mère semble revêche, le père est en retrait, le jeune garçon à droite est très élégant et gracieux.
Joris van der Hagen (1615-69) : Escarmouche dans une clairière (c. 1650)
Jacob Isaacksz van Ruysdael (1628-82) : (Neveu de Salomon) Le Troupeau sur la passerelle. Adriaen Lievensz van der Poel (1626-85) : Incendie d’une Chaumière dans la nuit
Maerten Franz van der Hulst (vers 1630) : Patineurs et Joueurs de hockey sur une rivière gelée. Anciennement attribué à van Goyen.
Jacob van Loo (1614-70) : Zarobabel annonçant à Cyrus le plan du Temple deJérusalem (c. 1650)
Bertholet Flémal (1614-75) : La Déploration (c. 1650). La partie supérieure de la toile a été coupée
Ferdinand Bol : Vénus et Adonis (c. 1650)
Jacob Fopsen van Es (guirlandes) (1596-1666) - Heindrick van Balen (figures) (1575-1632) : Une guirlande de fleurs et de fruits avec un médaillon au centre représentant la Sainte Famille avec St Jean Baptiste et des anges. Epaisse guirlande de fleurs symboliquement chargées ; au centre, petit médaillon ovale contenant la scène religieuse. (à gauche) Hendrick Cornelisz van Vliet (1611-75) : Intérieur de l'Oude Kerk de Delft.
Cornelis Bisschop (1630-74) : Portrait de famille. Portrait sans doute posthume de la mère. Tâche vermillon de la robe du jeune garçon. Jeu des regards et des mains.
Jacques van Hulsdonck (1582-1647) : Corbeille de prunes et cerises.
Johan Fabritius : Bouquet de Fleurs et de Fruits
Salle 9 – La France du grand siècle Pierre Dupuis : Fruits sur un socle de pierre dans un paysage. Belle nature morte. Francisque Millet (1642-80) : Paysage avec Mercure et Battus.
Episode relaté dans Métamorphoses d'Ovide (II. 670-700). L'histoire rapporte que Mercure s'était emparé d'un troupeau de génisses que gardait Apollon tout occupé à ses amours. Seul, un vieillard, Battus, fut témoin de ce larcin. Mercure eut peur de lui, il acheta son silence contre une génisse. Cependant, pour s'en assurer, Mercure se travestit, et sollicita contre un autre animal, l'aveu de Battus, qui révéla le secret. Pour le punir, Mercure transforma Battus en rocher, appelé "le Dénonciateur". Paysage classique inspiré de Poussin.
Pierre Patel père (1605-76) : Elève de Simon Vouet, il a pastiché Claude Gellée et Poussin. Paysage avec ruines à gauche - Paysage avec ruines à droite. Claude Vignon : Tête de Vieillard borgne (c. 1630)
Michel Corneille l’ancien (Orléans 1603-64) : Elève de Simon Vouet Esaü cédant son droit d'aînesse à Jacob pour un plat de lentilles (1630).
Ce tableau a appartenu à Aignan-Thomas Desfriches. Le peintre n’était pas encore dans l’atelier de Vouet, pas encore d’influence italienne (mais plutôt flamande et antique). Esaü et Jacob sont des frères jumeaux, fils d'Isaac et de Rébecca, mais Esaü est l’aîné. Jacob est assis devant la cheminée, vêtu avec négligence, une jatte contenant un potage de lentilles dans la main gauche, tandis qu'Esaü, figure debout à droite, en élégant costume de chasse. (p.56)
"Et Isaac aimait Esaü, car le gibier était sa viande ; mais Rébecca aimait Jacob.
Et Jacob cuisait un potage ; et Esaü arriva des champs, et il était las. Et Esaü dit à Jacob : Laisse-moi, je te prie, avaler du roux, de ce roux-là ; car je suis las. [...] Et Jacob dit : Vends-moi aujourd'hui ton droit d'aînesse. Et Esaü dit : Voici, je m'en vais mourir ; et de quoi me sert le droit d'aînesse ? Et Jacob dit : Jure-moi aujourd'hui. Et il lui jura, et vendit son droit d'aînesse à Jacob. Et Jacob donna à Esaü du pain et du potage de lentilles ; […] Esaü méprisa son droit d'aînesse." (Genèse, chapitre 25)
Jean Senelle (1603-71) : St Matthieu (et l’ange) (c. 1645) (à gauche)
Claude Vignon : Le Prophète Jérémie (à droite)
Anonyme (17e) : Le Sacrifice d’Abraham
Michel Gobin : Nature morte à l’Aiguière de Vermeil
Michel Corneille le jeune (1642-1708) : St Jérôme entendant les Trompettes du Jugement dernier
J-Baptiste Martin (1659-1735) : Le Siège de la ville de Dinant sur la Meuse – L’Arrivée de Louis XIV à Maastricht
Sébastien Bourdon (1616-71) : Le Sacrifice d'Iphigénie (c. 1645).
Fille aînée d'Agamemnon et de Clytemnestre. Diane est irritée contre Agamemnon pour une offense obscure. Les Grecs, réunis à Aulis pour passer le Bosphore et attaquer Troie, attendent en vain un vent favorable. Le devin Calchas prescrit de sacrifier Iphigénie à Diane. Pour se concilier Diane (et obtenir des vents favorables), Agamemnon accepte de sacrifier Iphigénie, bien qu'elle soit promise en mariage à Achille. Il l'attire en prétendant célébrer son mariage. Au moment du sacrifice, Diane lui substitue une biche, la transporte en Tauride (Crimée actuelle) et en fait sa prêtresse. Iphigénie doit sacrifier tous les étrangers qui passent sur cette terre.
Laurent de La Hyre(1606-76) : Uranie, muse de l'Astronomie. Une des neuf filles de Jupiter et Mnémosyne Lubin Baugin : Le Portement de Croix (à droite)
François Verdier (1651-1730) : La Fuite en Egypte (au centre)
Lubin Baugin : Le Christ en Croix (c. 1642) (à gauche) - St Grégoire le grand (c. 1642)J-Baptiste de Champaigne (1631-81) : St Jacques le Majeur
Entourage de Simon Vouet (1590-1649) : Bacchus et Erigone ou L’Automne (c. 1630-40)
Les dernières acquisitions du musée sont signalées à la fin du 3e billet consacré au musée des Beaux-Arts d'Orléans (Voir la liste latérale : ORLEANS - 19e-20e)